Pas fou le jeune, les contrats précaires de l'état n'attirent pas. Si l'état se pose des questions, il n'a quand même pas besoin d'aller chercher bien loin les réponses. Sans forcément proposer des postes de fonctionnaires, des postes de contractuel de l'état en CDI ça existe, pour preuve, j'en fais partie.
Manque d'information, ça peut se discuter. En classe de troisième on explique en boucle, aux enfants, aux parents. Malgré ça, en fin d'année, les mêmes problèmes, les mêmes erreurs. Le truc du moment c'est l'an prochain je vais à Purple Campus. Les gens n'ont pas réalisé que c'était un CFA et que pour aller au CFA il fallait trouver un patron et que ce patron n'allait pas sonner à la porte pour proposer un contrat. Et je n'évoque pas les orientations délirantes, entre ceux qui veulent devenir vétérinaire à 8 de moyenne en troisième, gamer professionnel, influenceur, ou encore vivre de la crypto.
Sans rapport avec l'article, je suis en recherche de me séparer de Clubic. J'ai vu que l'article était passé sur Ouest France et sur les numériques. Sur Clubic, plus d'une centaine de commentaires, ce n'est quand même pas rien, le sujet fait réagir. On voit des avis assez contrastés et qui se discutent. Certains revendiquent qu'on n'a pas besoin de savoir le fonctionnement d'un moteur pour conduire une voiture. Oui ce n'est pas faux. Seulement si on poursuit l'analogie, on a quand même besoin de savoir qu'un voyant rouge il vaut mieux s'arrêter, que sans essence on ne va pas très loin, qu'on ne peut pas mettre de l'eau dans le réservoir ni des chatons.
Mes élèves pensent que lorsqu'ils postent une photo sur Instagram la photo soit elle est sur le téléphone et Instagram par magie peut piocher dedans à n'importe quelle heure. L'invention d'un Instagram décentralisé sans le savoir en quelque sorte. La réponse principale c'est bien sûr dans les fils électriques. On comprend alors que la notion de protection de la vie privée, on est loin.
Si les lacunes ne s'arrêtaient qu'à l'informatique ? C'est pour tout. La politique, l'histoire, ce qu'on achète, ce qu'on fait. Ils s'en foutent, il y a tellement de tiktok à voir.
Les enfants d'aujourd'hui sont de simples consommateurs, il suffit d'activer quelques leviers pour faire acheter. Samsung c'est la classe parce que c'est la marque, Adidas c'est bien parce que c'est la marque. Shein c'est bien parce que c'est pas cher. Ah oui, les leviers ne sont pas très complexes.
Bien évidemment tenir ce discours dans des lieux où l'on ne vit pas l'effondrement de la jeunesse au quotidien vous fera passer pour un aigri.
Je cite Sam Altman : "Certains des utilisateurs les plus jeunes ne prendraient même plus de décisions personnelles sans consulter ChatGPT". Voilà un monde à venir qui donne de l'espoir et qui fait chaud au cœur !
Comme quoi le modèle suédois n'a pas forcément plus à nous apprendre sur le bonheur dans un monde qui va mal. Force est de constater qu'on va finir par régler de plus en plus de problèmes s'il n'y a plus d'habitants sur terre. Bientôt les vieux de 90 ans pourront rouler tranquillement avec leur diesel dans les campagnes, comme il n'y aura même plus de jeunes pour grimper dans les avions pour instagrammer des photos, on dira que c'est un petit caprice qui ne fait de mal à personne.
Il faut savoir qu'il suffit qu'un parent passe un coup de téléphone pour dire que son enfant est malade pour justifier l'absence. Moralité, j'ai des élèves qui ont fait tellement de gastros depuis le début de l'année qu'ils ont bien dû perdre 20 bons kilos. Les parents ne risquent rien car les services sociaux sont tellement débordés par les horreurs du quotidien que peuvent vivre les enfants qu'un enfant qui est déscolarisé ce n'est pas si grave tant qu'il mange à sa faim et qu'il n'est pas battu ou abusé.
Lorsque l'on voit qu'on veut lancer une réflexion sur les cycles scolaires, c'est une réflexion profonde sur l'école qui devrait être menée et notamment les obligations de chacun et pas seulement des enseignants.
Parce qu'à 15 ans on est suffisamment solide pour pouvoir encaisser l'utilisation des réseaux sociaux ? Comme toujours, on manque d'ambition.
Le téléphone, cet objet qui sépare. Tout est dit.
La dernière fois c'était un article pour dire que c'était les vieux qui étaient les plus crédules, aujourd'hui on découvre que ce sont les plus jeunes. Je peux par contre confirmer que la génération actuelle n'a que peu de codes, peu de culture, et ne se pose même pas la question de la vérification de la source dont elle n'a pas les codes et la culture pour réussir à se poser la question pour savoir si c'est vrai ou si c'est faux. Mais comme elle ne se pose pas la question, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
C'est tout de même l'illustration d'une société qui va mal. Car en fait, on ne voit pas ce qu'il y a à gagner dans ce type de défi. Je prends un exemple qu'on pourrait considérer tout aussi dangereux et idiot comme sauter d'une falaise pour plonger dans l'eau. Il y a ici une quête de "courage", de montrer sa force et sa détermination et pas nécessairement une volonté suicidaire. Celui qui réussit a montré son affirmation. Par contre celui qui s'envoie des cachets pour finir à l’hôpital montre qu'il est seulement suicidaire.
Les jeunes troquent Google contre TikTok. Forcément, quand on est de la vieille génération, qu'on connaît les algorithmes, qu'on connaît les contenus parfois douteux, on peut être surpris que les jeunes fassent ce choix. On peut s'interroger aussi sur la pertinence, sur ce qu'ils vont bien pouvoir trouver. Mais après tout, pourquoi pas ? En effet, la jeune génération a troqué totalement le texte au profit de la vidéo, l'écrit devenant de plus en plus problématique. On rajoutera à cela que les contenus de TikTok sont courts si bien qu'ils vont à l'essentiel.
Et puis à la réflexion, que penser du classement Google ? Que penser des liens sponsorisés, de la qualité des sites internet ou de l'algorithme ? En fin de compte, c'est comme partout. Ce n'est pas parce qu'on trouve de mauvais contenus sur TikTok qu'ils sont tous mauvais. L'important n'est pas tant le moteur, mais bien ce qu'on y regarde.