On va certainement arriver à terme à un burn out ou un ras le bol de l'intelligence artificielle dans sa forme actuelle. Dans le quotidien, on a besoin pour ses propres réalisations de voir faire. Je transpose à un exemple idiot, je viens de démonter le feu arrière d'une C1, j'ai regardé des vidéos de vrais gens qui exposent leurs difficultés, une réalité. Voir un dessin animé ou un contenu qui se rapproche de la réalité ne me permet pas de me confronter réellement à la situation rencontrée. Je suppose que dans Pinterest, on a conscience qu'on arrivera pas à la perfection, qu'il y a des difficultés, l'IA ne peut pas en tenir compte.
Cela dit, le problème des réseaux sociaux ne s'arrête pas à l'utilisation invasive de l'IA. Sur Instagram par exemple, il n'est pas possible de voir le flux de ses amis par défaut. Nous sommes soumis à des suggestions que nous ne voulons pas voir. Les problèmes sont multiples, les algorithmes de suggestion en tête de liste.
L'avenir de Reddit ne s'annonce pas très joyeux. Après, je dois reconnaître qu'on voit ici ou là des points de vue intéressants, des liens, quelques bricoles qui font poser aux forums de l'époque.
Avec la menace qui pèse sur TikTok puisque Trump vient de donner une permission de 75 jours, on assiste à un phénomène similaire à celui de X ou presque. Dans la perspective où votre réseau préféré s'effondre, par quoi vous le remplacez. L'approche de Neptune a l'air de valoriser réellement la dimension sociale dans le sens où l'on vous propose ce que vous suivez et pas des suggestions qui sont mises en avant.
Si on peut louer ces tentatives d'alternatives plus saines, il faut bien se dire que tant qu'on est dans un rapport financier du type c'est gratuit vous êtes le produit, il sera difficile de s'émanciper des schémas classiques : ciblage, publicité etc...
On note tout de même le ridicule de la chose. Trump a annoncé son intention de maintenir le réseau ouvert, celui-ci va donc fermer pour quelques heures. De l'argent, du temps, jeté en l'air sans régler le problème de fond qui tient à cœur au gouvernement américain quant à l'espionnage réalisé par l'application. J'attends tout de même avec une certainement forme de curiosité le dénouement de cette affaire et si on aura vraiment un black out total.
J'ai fait quelques essais avec Pixelfed, je suis assez partagé. En fait, c'est plutôt positif avec du texte, des gens qui accompagnent leur photo. On est bien sûr à des années lumières de ce qu'on peut voir dans Instagram. Par contre l'interface, j'ai trouvé ça compliqué, j'ai trouvé ça beaucoup moins facile qu'Instagram. J'aurais peut-être dû insister, mais je n'en vois pas vraiment l'utilité. Mon expérience sur Instagram actuelle se résume à utiliser le réseau le moins intéressant au monde. Le réseau est sous-exploité, pas intéressant, il ne s'y passe pour ainsi dire rien. Les contenus sont monumentaux, alimentés par l'IA, les comptes pertinents se comptent sur les doigts d'une main. En gros, même Facebook a plus d'intérêt.
Preuve que le problème n'est pas un réseau social, mais bien l'ensemble des réseaux. Tout ceci va contribuer à une segmentation supplémentaire qui fait comprendre que s'investir dans un réseau, c'est compliqué. On voit pas mal de voix s'élever contre les réseaux américains et attendre le fameux réseau européen. On sait que ça existe, on sait qu'il suffit de faire des instances, mais plus important que le réseau peut-être, de vrais sites internet avec des gens pour les gérer et des informations pérennes.
On pourrait s'insurger en permanence de lire des gens se poser des questions quand on connaît les réponses. À force, on se contente de relever sans prêter plus d'attention. Car en fin de compte, nous savons que les solutions existent. Vous voulez échapper aux américains et à Microsoft, utilisez Linux. Vous ne voulez plus de réseaux sociaux qui dominent le monde, montez vos instances mastodonte. Seulement s'émanciper, c'est pas facile (spoil : pourtant si, il faut la volonté).
Pour rebondir sur mon dernier excellent article que vous pouvez trouver ici :
Humeur : de l’évolution du web
Après l'Australie, la Grèce commence à s'emparer du problème. Je ne pense pas qu'ils seront les derniers, je regrette que la France ne soit pas la première.
Ce qu'oublie de dire l'article, c'est que pour un influenceur qui fait sa pause de six mois, il y en a des milliers qui sont prêts à prendre leur place. Le problème est donc ailleurs, c'est le même problème que le Tour de France. Le téléspectateur n'en a cure de savoir que le type est dopé, ce qui compte, c'est de le voir gravir la montagne à 70 km/h. C'est le spectacle qui compte, si c'était l'éthique ça se serait.
L'argument : > Il est tout à fait probable que l'interdiction conduise les jeunes vers des zones plus sombres d'Internet où il n'existe pas de règles générales, d'outils de sécurité ou de protection." est tout de même d'une hypocrisie particulièrement crasse quand on connaît le jeu des algorithmes de ces plateformes. Cela dit, dans l'absolu, ce n'est pas totalement faux, ce qui signifie bien que l'interdiction doit s'accompagner de moyens pour les parents d'avoir un véritable contrôle sur ce que font leurs enfants. On pourrait me faire remarquer qu'il faut éduquer, expliquer, et j'en passe, sauf que dans les faits, les ados s'en moquent complètement. Avec les années, ce n'est pas un ressenti, mais un simple constat, la pédagogie ne fonctionne pas, seul le gendarme marche.
C'est un petit peu ce que j'écrivais au sujet des prophéties autoréalisatrices. On nous a fait croire que Bluesky écrasait tout pour se rendre compte que Threads ramasse 35 millions de nouveaux abonnés. On sait qu'il y a l'attrait de la nouveauté, que ça ne va pas durer, que X n'est pas mort, mais c'est l'illustration de cette presse qui fonctionne mal. C'est quand même un coup à se couper du monde, tant les sources de qualité manquent. Se fier à son expérience, maintenir son cap personnel, ne pas se laisser influencer, ça devient compliqué.
Je ne suis plus sur X, pas sur Bluesky, ni sur Threads, et je ne compte pas y aller. Le principe du microbloging avec une limite de caractères est pour moi la castration de la pensée. Si j'ai besoin de dix mille mots pour développer ma pensée, c'est qu'il les faut. Pourquoi un outil m'imposerait de me limiter ?
Un panorama intéressant sur les réseaux sociaux. Je trouve assez intéressant la conclusion sur les challengers, à savoir, peuvent-ils challenger. J'ai envie de dire que la réponse est non. En fait, on voit dans le paysage inscrit de façon profonde les réseaux sociaux qu'on connait depuis des années. Si on fait exception de Threads et de Bluesky. Sont-ils vraiment nouveaux ? Avec Meta derrière pour le premier, j'ai envie de dire pas vraiment, et pour Bluesky avec Dorsey derrière, créateur de Twitter, c'est effectivement nouveau mais avec une renommée importante à la base. Je note que les professionnels cherchent une porte de sortie à Twitter, Linkedin serait donc un bon candidat.
Quelques conseils de bon sens qu'on donne aux élèves. Est-il vraiment important que je sois présent sur tel réseau ? Quel objectif ? Bien sûr, le côté dont feed the troll.
Le système pénitentiaire plein à craquer avec des taux d'occupation qui peuvent monter jusqu'à 200% s'assure une paix sociale en fermant les yeux. Pendant ce temps, ces gens sont contactés pour devenir des influenceurs et être rémunérés. Avec un peu d'ironie, on pourrait y voir une potentielle réinsertion.
Les gens vont faire un tour sur Bluesky, réaliser qu'il n'y a personne et repartir sur Twitter. Twitter est quand même frappé depuis le rachat de Musk par un délabrement reconnu du réseau mais finalement les gens n'arrivent pas à s'en passer. Comme le signalait la journaliste de Zdnet, tout ceci n'est qu'une question d'audience.
Des jeunes qui dépensent des fortunes pour avoir l'air riche sur les réseaux sociaux. On n'ira pas dire que c'est innovant, j'en ai connu des gens qui roulaient dans des grosses voitures, sans avoir les moyens financiers pour le reste. Avoir la plus grosse, c'est inscrit dans les gênes de l'humanité.
Un article honnête sur les raisons de ne pas quitter Twitter, valable pour tous les réseaux sociaux, ou encore YouTube. Toutefois, cela devrait interpeller l'auteure qui écrit "En un sens, j’ai creusé ma propre tombe" et qui a bien conscience des limites du système. En effet, si demain tout s'effondre, elle fait comment ? Il y a tout intérêt à avoir un blog solide derrière, indépendant, et d'essayer d'être le moins tributaire d'une plateforme.
Quand elle écrit :
C’est très facile de faire la morale et des leçons quand on a les moyens techniques et financiers d’être totalement indépendant et quand son travail ou outil de travail ne dépend aucunement de la visibilité que l’on peut avoir.
En conclusion, merci de nous lâcher la grappe.
Elle a totalement raison. Et c'est effectivement ceux qui sont indépendants, qui n'ont pas besoin de visibilité qui doivent emboîter le pas et utiliser les réseaux libres ou alternatifs pour ne pas continuer à alimenter le monstre Twitter.
"67 % des 6-10 ans sont sur les réseaux sociaux". C'est quand même un nombre qui pique franchement.
Il semblerait que le problème ne soit finalement pas qu'en France, mais bien mondial. Interdire est une chose, la mise en application une autre. Je serais curieux de voir comment ça sera appliqué. Parce qu'en France, quand on sait que le tabac et l'alcool sont interdits aux moins de 18 ans ce qui fait donc doucement sourire quand on connaît la masse de fumeurs chez les jeunes.
On est vraiment face à un monde qui nous échappe, sur lequel on n'a plus d'emprise. En fait si. C'est une prise de position individuelle de refuser les choses, et c'est seulement, je pense par cette voie, ce cheminement qu'on aura un changement. Quand les gens se rendront compte de la mauvaise utilisation.