Oui, c'est quelque chose à faire, pour les élèves mais aussi les profs dont on ne parle pas quand on reçoit des messages à toutes les heures. Mais il y a tout de même quelque chose d'étonnant dans cette mécanique. On se dit prêt à faire un couvre feu sur le travail quand on a jamais envisagé de faire un stop sur les réseaux sociaux ou d'autres activités de nos jeunes. Quand dans notre quotidien nous bataillons pour que les élèves en fassent un peu, les sensibiliser aussi aux ENT comme outil de travail et les inviter à les consulter, on s'attaque d'abord à la valeur travail plutôt que de s'en prendre un grand coup à TikTok, insta ou même les IA.
Où l'on prend conscience que personne n'est prêt pour l'IA dans l'éducation et que personne ne se rappelle qu'on a encore un peu de pouvoir sur ça. On a attendu des vagues de suicides, des dépressions, une baisse de niveau conséquente pour imaginer une interdiction des réseaux avant 15 ans ce qui reste trop jeune, combien de temps pour une gestion de l'IA ?
Comme d'habitude, on ne se pose jamais les bonnes questions et c'est sur les enseignants que retombent la responsabilité de faire avec. Tant d'amateurisme et de manque de concertation c'est pathétique.
Mon enfant ne sera pas là, nous partons en voyage ... en pleine période scolaire, en croisière, en Thaïlande, parfois pendant deux semaines sur le temps scolaire. La problématique de la justification c'est qu'elle ne demande en fin de compte aucune attestation ou certificat. Dans une vie d'adulte où toute absence doit être justifiée par un certificat médical, on autorise les enfants à sécher à tour de bras avec la complaisance parentale qui va avec.
Plutôt une bonne nouvelle. Quand je regarde les derniers avis donnés sur le lycée, je connais certains profils et les conditions de départ. Il s'agit d'un ressenti, à chaud, légitime ou non, détaché du contexte et dans lequel il est difficile de faire un véritable droit de réponse car ce serait dévoiler la vie privée de la même personne qui nous attaque. Après, je n'ai pas de doute sur le fait que ces gens trouveront d'autres endroits pour attaquer. Reste à savoir si nous devons nous positionner pour diffamation ou autre, comme certains restaurateurs ont pu le faire. Il est assez triste de se dire qu'un établissement scolaire et un restaurant, c'est même combat.
Nous avons mis en place l'interdiction des smartphones pour le collège depuis cette année. Il s'agit de la suite donnée à une expérimentation qui a eu lieu l'an dernier. Si on fait le calcul avec ce qu'on avait avant, le climat scolaire n'est pas meilleur, il s'est même dégradé. Le problème avec l'école c'est que tout évolue tellement vite dans le comportement de nos jeunes qu'il serait impensable de voir une causalité avec l'usage ou non du smartphone. D'un point de vue pratique, les élèves donnent leur téléphone qui sont mis dans des boîtes à la vie scolaire durant la journée. Bien sûr, ils essaient de gruger mais cela reste tout de même marginal. Paradoxalement on avait davantage de problèmes d'addictions aux smartphones il y a quelques années, le critère nouveauté certainement. Aujourd'hui c'est pleinement intégré dans les usages. Moralité, c'est un outil de désœuvrement comme un autre pour certains, et pour d'autres une manière de faire de mauvaises rencontres ou d'avoir des problèmes. On voit peu d'usages positifs à la sortie dans l'utilisation des jeunes.
Si Elisabeth Borne continue comme ça, elle va réussir à se hisser au niveau de Ségolène Royale ce qui n'est pas une mince affaire. Cela dit, dans l'absolu ce n'est pas totalement faux et je m'explique. A une époque où il n'y avait pas 90% d'élèves qui avaient le BAC, n'importe qui titulaire du BAC pouvait tenter sa chance dans n'importe quelle faculté. Cela voulait dire que l'élève après avoir suivi trois ans de BAC scientifique pouvait se réorienter vers les lettres ou vers l'histoire. Avec un système à bout de souffle, aujourd'hui les places sont chers. Concrètement dès la classe de seconde, si un enfant fait les mauvais choix, s'il ne se la donne pas à fond, il casse ses chances de faire les études supérieures qu'il veut. Alors effectivement, peut-être que dix ans séparent la fin du collège de la maternelle, mais effectivement dans un système parcoursup il y a tout intérêt à réfléchir à son avenir le plus tôt possible.
Article sans surprise, je note tout de même deux points. La problématique de concentration qui est non négligeable face à un problème de temps qu'on connaît tous. La disponibilité cérébrale nous imposant à faire des choix, il est plus facile de scroller sur des réseaux sociaux que de se concentrer sur un bouquin. Paradoxalement on a jamais eu autant de livres à disposition. En gros on a moins de temps, on lit moins, il y a plus d'offre. Cherchez l'erreur.
Pour faire le constat qu'ici aussi ça ne va pas pour nos jeunes. Et après ? Rien. La médecine scolaire est inexistante, peut être faire passer de l'argent ici serait certainement prioritaire.
Il serait très difficile pour l'état d'avouer que le BAC +5 pour enseigner à des petits et des collèges est inutile. Avec une éducation qui ne cesse de s'enfoncer, sans se poser les bonnes questions, on verrait d'un mauvais œil de faire baisser le niveau des profs face aux élèves. Je ne reviendrai pas sur l'hérésie qui consiste à croire que seul le niveau des profs compte quand on n'a plus aucune exigence avec les enfants. Si j'ai tout compris, il y a tout de même une validation d'un master à la fin des deux ans. Je vois le problème arriver avec des jeunes qui vont devoir valider un master, faire des cours en même temps, il faudra comprendre qu'on peut difficilement être au four et au moulin. Pour l'heure le constat est assez simple, dans mon établissement les collègues les plus jeunes ont franchi le cap des 35 ans. Quand il y a des plus jeunes, ce sont des remplaçants, des gens de passage. On vieillit et on a tendance à vieillir mal.
Et c'est ici tout le paradoxe français. On voit la volonté de créer des outils pour éviter les logiciels américains mais de l'autre on fait des contrats avec Microsoft dans l'éducation. Et pourtant s'il y a bien un domaine dans lequel on pourrait faire autrement, dans lequel on n'a pas d'injonction d'utilisation des logiciels, c'est bien lui. Pendant ce temps là polytechnique signe un contrat avec Microsoft pour du Office365, c'est dire qu'on n'a pas tout compris.
Si l'initiative de L'état français est la bonne pour se passer des logiciels américains, il faut quand même prendre conscience qu'on est largement en train de réinventer la roue. Plutôt que de miser sur des logiciels libres existants et de financer du logiciel libre, on préfère financer des solutions qui existent déjà. Oui c'est open source, mais justement si on veut aller dans l'esprit, on y va jusqu'au bout en contribuant à l'existant.
Baisse de la concentration, manque de lecture etc... J'écoutais dans un podcast une chercheuse qui écrivait qu'il va falloir se poser les vraies bonnes questions quant à ce qu'on veut que nos enfants sachent, utilisent, et de poster des jalons sur l'âge. Le smartphone arrive certainement trop tôt, comme l'utilisation de l'intelligence artificielle. À mon sens, c'est déjà trop tard, car les personnes qui devront prendre des mesures sont déjà bien rongées par le mal.
Un article de plus qui explique qu'il va être difficile de recruter des enseignants dans les prochaines années. Je n'ai pas de lycée depuis deux ans pour mon plus grand soulagement, mais je sais que j'ai fait parcoursup en mon âme et conscience. Si un élève ne travaille pas, je ne vais pas inventer un monde dans lequel il travaillerait. Je note les éléments en ma possession, au moment où je remplis mon appréciation. Le concept de bienveillance, on réalise qu'il est totalement biaisé aujourd'hui. Laisser tout passer c'est de la bienveillance. Un élève qui n'a rien fait pendant toute sa scolarité et qui demande des études supérieures dans lesquelles il faudra faire de gros efforts, on ne va pas dire que potentiellement s'il faisait les efforts il y arriverait. Il vaut mieux laisser sa chance à l'élève qui travaille comme un acharné plutôt que d'ouvrir les portes aux glandeurs.
Je suis toujours étonné par les réponses syndicales qui pensent qu'il suffit de mettre plus de personnels quoi qu'il arrive. J'ai des collègues, il y a 20 ans qui me racontaient qu'elles faisaient il y a bien longtemps des études avec 70 élèves sans un bruit. Sans tomber dans c'était mieux avant, sans dire que c'était une autre époque, il faudrait peut-être se poser quelques questions sur l'éducation qu'on donne à nos enfants.
Quand on connaît le niveau du DNB, c'est tout de même assez alarmant notamment pour les séries pro avec 75% de réussite. Il faut se souvenir que c'est 50% de contrôle continu et un quart de l'examen c'est un oral qui se joue à domicile. Dans mon établissement ceux qui n'ont pas l'examen sont les élèves très absentéistes. Cela laisse supposer les problèmes pour des élèves âgés de 14/15 ans.
Comme on s'en doute, l'action en justice n'est pas menée pour les 800€, tant on imagine la complexité de la procédure mais bien pour faire condamner un manquement de l'État. C'est quand même marrant quelque part de faire des économies en ne recrutant pas des profs et de payer parce qu'on n'a pas recruté.
C'est tout de même l'illustration d'une société qui va mal. Car en fait, on ne voit pas ce qu'il y a à gagner dans ce type de défi. Je prends un exemple qu'on pourrait considérer tout aussi dangereux et idiot comme sauter d'une falaise pour plonger dans l'eau. Il y a ici une quête de "courage", de montrer sa force et sa détermination et pas nécessairement une volonté suicidaire. Celui qui réussit a montré son affirmation. Par contre celui qui s'envoie des cachets pour finir à l’hôpital montre qu'il est seulement suicidaire.
Des étudiants qui crèvent de faim. Pendant ce temps là à Montpellier, ville où j'ai fait mes études : 500 000 euros investis par la Ville de Montpellier pour sauver la pelouse du stade de rugby. Car c'est bien le problème de la France, le sens des priorités. Quelle que soit son activité un jeune ne devrait pas crever de faim, mais cela va plus loin. On a cassé l’ascenseur social en France. Alors qu'on fait le constat que nos jeunes sont de plus en plus en difficulté scolaire, si les potentiels cerveaux de demain crèvent la dalle, ils ne finiront jamais leurs études.
Au lieu d'expliquer que tout coûte cher, on ferait mieux de faire des choix de société. Une société mal soignée par exemple, on a l'impression de faire des économies mais c'est simplement déplacer le problème. De la même manière qu'imaginer qu'un maçon va poursuivre jusqu'à 64 ans, c'est ne pas réaliser qu'on déplace le problème. Il faudrait arrêter de penser que le service public coûte cher, il peut en outre être mal géré comme quand Anne Hidalgo fait un hors forfait de 10.000 €.
Voici la nouvelle star des cours d'école. Là, on va aller encore dans le compliqué et c'est ici qu'on voit qu'on a toujours un tour de retard. Pendant que la France réfléchit à l'interdiction des téléphones portables en France, on n'anticipe pas les lunettes connectées. Je pense que cela va être un nouvel outil de harcèlement et le prochain fléau à gérer.